18/12/2024
Pilote de l’Alpine Academy, Abbi Pulling a connu une saison presque parfaite en remportant la F1 Academy avec 121 points d’avance sur sa plus proche rivale. Âgée de vingt-et-un ans, elle a survolé les débats avec dix pole positions, neuf victoires et cinq autres podiums en quatorze courses.
La Britannique a lancé sa deuxième campagne dans la discipline en beauté en s’imposant à Djeddah avant des doublés à Miami et à Singapour. Titrée avant les deux dernières épreuves du calendrier, elle s’attaquera l’an prochain au GB3 pour poursuivre son ascension en sport automobile. Nous avons rencontré Abbi pour revenir sur cette année fructueuse et échanger sur le rôle essentiel de la Formule 1 et de BWT Alpine Formula One Team dans son succès.
Abbi, félicitations pour cette saison formidable avec dix poles, neuf victoires et cinq autres podiums en quatorze courses, et le titre en F1 Academy... Cela semblait presque facile, mais qu’en était-il vraiment ?
« Merci, et ce n’était clairement pas simple ! Cela a demandé beaucoup d’heures de travail et de nuits blanches au simulateur pour en arriver là. Il y a aussi eu beaucoup d’échanges avec mon ingénieur. Je suis tellement fière de pouvoir enfin dire que nous avons atteint notre objectif, et avec la manière. C’était une saison incroyable. Tout au long de l’année, j’ai eu confiance en mon pilotage et en moi-même, mais tellement d’éléments indépendants de votre volonté existent en sport automobile… La clé est de se concentrer sur ce que vous pouvez maîtriser. En repensant à l’année d’avant, j’ai peut-être laissé des choses hors de mon contrôle m’affecter. Cette fois, j’ai su maximiser tout ce que je pouvais. »
De l’extérieur, votre saison semblait relativement propre. Était-ce vraiment le cas ?
« Pour être honnête, je crois que les gens ne se rendent pas compte de tout ce que l’on peut faire avec ces voitures. L’équipe peut modifier beaucoup de réglages, notamment pour que les pneumatiques atteignent leur fenêtre d’exploitation optimale. Dans la course où j’ai scellé le titre au Qatar, j’avais par exemple beaucoup plus de grainage à l’arrière gauche que mes rivales. C’était assez compliqué à gérer comme j’ai failli partir en tête-à-queue dans le dernier tour… Sur certains circuits, vous pouvez constater que la concurrence a peut-être compris les réglages plus rapidement. Cependant, nous avions l’ascendant la majeure partie de la saison et mon écurie m’a fourni une excellente monoplace. À titre personnel, mes moments forts cette saison étaient Miami et Singapour, où nous avons remporté les deux courses depuis la pole en maximisant le matériel à notre disposition. »
Pouvez-vous nous parler du soutien que vous avez reçu d’Alice Powell ?
« Alice a été une guide fantastique cette saison. Elle a évidemment énormément d’expérience, en étant notamment la première femme à marquer des points en GP3, et elle a eu une carrière assez similaire à la mienne. Je comprends par exemple ce qu’elle a pu connaître quand elle manquait de budget. J’ai eu la chance de pouvoir continuer, mais elle a dû raccrocher le casque. Elle joue également un rôle déterminant dans mon travail au sein de l’Alpine Academy. »
À quel point est-il important que les dix écuries de Formule 1 aient reconnu la F1 Academy cette année ? Et parlez-nous davantage de l’importance de votre relation avec BWT Alpine Formula One Team ?
« Susie Wolff, la directrice générale de la F1 Academy, a fait un travail incroyable pour que les dix équipes de Formule 1 soutiennent la catégorie. C’était fantastique de voir la volonté de chaque organisation pour s’impliquer, être sur la grille et parrainer des pilotes féminines. Je fais partie de l’Alpine Academy depuis 2022, donc il était naturel d’aller en F1 Academy avec eux. C’était un véritable plaisir d’être associée à BWT Alpine Formula One Team et de bénéficier de leur soutien. Ils m’ont montré ce que je dois faire en coulisses, tant d’un point de vue physique dans la salle de sport que sur le plan psychologique afin d’être préparée au mieux pour les prochaines étapes. C’est également fantastique que les courses de F1 Academy soient organisées en support de la Formule 1 pour que je puisse aussi les soutenir. »
Est-il également important que la F1 Academy offre une plateforme permettant aux plus jeunes de vous suivre et de vous prendre pour modèle ?
« Oui, cela justifie tous les efforts du championnat. Cela montre aux futures générations que l’on peut être une femme en sport automobile. Même si ce n’est pas pilote, on peut être mécanicienne, ingénieure ou occuper n’importe quel poste dans l’industrie et avoir un impact sur l’équipe pour laquelle on travaille. Ce que fait la F1 Academy à cet égard est incroyable. Et comme je le dis souvent, si je n’arrive pas en Formule 1, j’espère que cela sera quelqu’un qui nous regarde et que l’on aura su inspirer. »
En vertu de votre titre en F1 ACADEMY, vous évoluerez l’an prochain en GB3 avec Rodin…
« C’est exact, et c’est formidable de pouvoir continuer avec l’équipe m’ayant permis d’être sacrée en F1 Academy. Cette écurie possède une riche histoire dans ce championnat et elle a même gagné le GB3 en 2024. J’ai déjà hâte de revoir des visages connus l’an prochain et de reprendre le volant après la pause hivernale. »